Tentative (TEST expérimental) de nouvelle version de traduction archéo-narrative moderne coproduite et augmentée avec l’intelligence artificielle par David ROMEUF, dernière mise à jour 20/12/2025.
Chaque chapitre est présenté avec la version du texte en latin (Thomas Rice Edward Holmes, 1914), une adaptation archéo-narrative en français générée par des prompts spécifiques de l’auteur, une ou plusieurs images générées pour illustrer le chapitre.
Avertissement : Les images illustrant cet article sont des reconstitutions d’une scène antique, interprétées et générées par intelligence artificielle à partir des sources écrites. Ces représentations sont, bien entendu, hypothétiques. Les images ont été générées à partir de prompts rédigés et optimisés par l’auteur (DR), et envoyés au modèle Nano Banana Pro 3 Image en décembre 2025. Comme un illustrateur humain et selon son apprentissage, une IA générative peut commettre des erreurs d’anachronisme dans la représentation des armements, des vêtements ou des objets. Si une erreur nous a échappé alors que nous pensions l’image exploitable en l’état, merci d’en informer l’auteur en fournissant un argumentaire.
Livre 7, Chapitre 1
[1] Quieta Gallia Caesar (Caius Julius Caesar), ut constituerat, in Italiam ad conventus agendos proficiscitur. Ibi cognoscit de Clodii (Publius Clodius Pulcher) caede [de] senatusque consulto certior factus, ut omnes iuniores Italiae coniurarent, delectum tota provincia habere instituit. [2] Eae res in Galliam Transalpinam celeriter perferuntur. Addunt ipsi et adfingunt rumoribus Galli, quod res poscere videbatur, retineri urbano motu Caesarem (Caius Julius Caesar) neque in tantis dissensionibus ad exercitum venire posse. [3] Hac impulsi occasione, qui iam ante se populi Romani imperio subiectos dolerent liberius atque audacius de bello consilia inire incipiunt. [4] Indictis inter se principes Galliae conciliis silvestribus ac remotis locis queruntur de Acconis morte; [5] posse hunc casum ad ipsos recidere demonstrant: miserantur communem Galliae fortunam: omnibus pollicitationibus ac praemiis deposcunt qui belli initium faciant et sui capitis periculo Galliam in libertatem vindicent. [6] In primis rationem esse habendam dicunt, priusquam eorum clandestina consilia efferantur, ut Caesar (Caius Julius Caesar) ab exercitu intercludatur. Id esse facile, [7] quod neque legiones audeant absente imperatore ex hibernis egredi, neque imperator sine praesidio ad legiones pervenire possit; [8] postremo in acie praestare interfici quam non veterem belli gloriam libertatemque quam a maioribus acceperint recuperare.


Tandis que la Gaule semble figée dans un calme précaire sous le givre de l’hiver, César, fidèle à son calendrier politique, franchit les Alpes pour présider ses conventus en Gaule Cisalpine. C’est là, dans l’effervescence des cités de la plaine du Pô, qu’il apprend le chaos qui ensanglante Rome : l’assassinat de Publius Clodius Pulcher sur la Via Appia. Face à l’anarchie urbaine, un sénatus-consulte d’urgence ordonne la levée en masse de la jeunesse italienne. César, saisissant l’opportunité de renforcer ses effectifs, ordonne aussitôt un recrutement intensif dans sa province.
Le vent de la révolte porte ces nouvelles par-delà les cimes enneigées. Dans les oppida et les fermes aristocratiques, les murmures s’amplifient. Les notables gaulois, maîtres de la parole et du renseignement, brodent sur ces rumeurs : César serait pris au piège des querelles intestines de l’Urbs, incapable de rejoindre ses légions stationnées loin au nord.
L’occasion est trop belle pour ceux qui supportent avec amertume le joug de la République. Loin des regards romains, au cœur de clairières isolées et de forêts impénétrables — sanctuaires naturels de la souveraineté gauloise — les principes des grandes nations celtiques se réunissent secrètement. L’ombre d’Acco, le chef gaulois Sénon exécuté par le supplice romain du bâton, fustigé et décapité quelques mois plus tôt, hante les discussions. « Son sort est le nôtre », s’alarment-ils en ajustant leurs sagi (manteaux de laine) agrafés par des fibules de bronze.
Dans l’odeur de l’humus et sous la protection des divinités des fôrets et des bois, ils jurent de libérer la Gaule. L’objectif est clair : abattre l’aigle. Avant que le secret ne s’ébruite, il faut isoler César de ses troupes. Ils savent que sans leur Imperator, les légions, enfermées dans leurs hiberna (quartiers d’hiver) aux remparts de terre et de bois, n’oseront manœuvrer. Quant à César, dépourvu d’une garde suffisante, il ne pourra jamais traverser une province insurgée. Pour ces aristocrates guerriers, la mort au combat, l’épée à la main, est désormais préférable à la perte de cette libertas dont leurs ancêtres, aux torques d’or, leur ont transmis la mémoire.

Livre 7, Chapitre 2
[1] His rebus agitatis profitentur Carnutes se nullum periculum communis salutis causa recusare principesque ex omnibus bellum facturos pollicentur et, [2] quoniam in praesentia obsidibus cavere inter se non possint ne res efferatur, ut iureiurando ac fide sanciatur, petunt, collatis militaribus signis, quo more eorum gravissima caerimonia continetur, ne facto initio belli ab reliquis deserantur. [3] Tum collaudatis Carnutibus, dato iureiurando ab omnibus qui aderant, tempore eius rei constituto ab concilio disceditur.
Dans le secret d’une clairière ou sous le couvert d’une charpente massive, l’agitation des conciliabules cède la place à une résolution solennelle. Les Carnutes, dont le territoire abrite le cœur sacré de la Gaule, se lèvent. Leur décision est sans appel : pour le salut de la Confédération, ils braveront le premier choc. Puisque la prudence impose de ne pas échanger d’otages — ces gages humains dont la circulation entre cités trahirait immanquablement le complot aux oreilles des espions de César — les aristocrates réclament un engagement plus radical.
S’ouvre alors la cérémonie la plus contraignante de leur droit guerrier. Les porte-enseignes s’avancent, portant haut des hampes surmontées de sangliers en tôle de bronze martelée, aux soies dressées et aux gueules menaçantes. Les porte-enseignes se réunissent au centre du cercle, entrecroisant les bois et les métaux dans un faisceau unique. Autour de ces icônes zoomorphes, qui incarnent l’honneur et l’âme même des clans combattants, tous les chefs présents jurent par une parole sacrée — la fides — de ne pas abandonner les Carnutes une fois le sang versé. Sous les acclamations étouffées de cette noblesse d’épée parée de braies de laine fine et de manteaux de type sagum agrafés par des fibules en fer, le pacte est scellé. La date du soulèvement général est fixée ; l’assemblée se dissout dans l’ombre, marquant le début de ce qui pourra devenir l’année la plus sanglante.

Livre 7, Chapitre 3
[1] Vbi ea dies venit, Carnutes Cotuato et Conconnetodumno ducibus, desperatis hominibus, Cenabum signo dato concurrunt civesque Romanos, qui negotiandi causa ibi constiterant, in his Gaium Fufium Citam (Caius Fusius Cita) , honestum equitem Romanum, qui rei frumentariae iussu Caesaris (Caius Julius Caesar) praeerat, interficiunt bonaque eorum diripiunt. [2] Celeriter ad omnes Galliae civitates fama perfertur. Nam ubicumque maior atque illustrior incidit res, clamore per agros regionesque significant; hunc alii deinceps excipiunt et proximis tradunt, ut tum accidit. [3] Nam quae Cenabi oriente sole gesta essent, ante primam confectam vigiliam in finibus Arvernorum audita sunt, quod spatium est milium passuum circiter centum LX.
Le jour n’est pas encore levé, à l’aube, sur l’emporion de Cenabum (Orléans), ce carrefour fluvial névralgique où la Loire courbe son échine pour embrasser les plaines de Beauce. Dans l’air glacial de cette fin du mois de janvier, les brumes du fleuve enveloppent encore les entrepôts de bois et les maisons à pans de bois serrées derrière le murus gallicus . Au signal convenu, les Carnutes, guidés par leurs chefs Cotuatos et Conconnetodumnos, se ruent sur la ville et massacrent les Romains
Le massacre est fulgurant. Les negotiatores romains, surpris dans leur sommeil ou tentant de saisir leurs glaives gladius hispaniensis , sont passés par le fil de l’épée. Parmi eux tombe Gaius Fufius Cita, un chevalier romain de haut rang. Ce n’est pas un simple commerçant : en tant que responsable de l’annone, il gérait les flux de blé indispensables au ravitaillement des légions. Son exécution est un acte de guerre logistique. Le port est mis à sac, les réserves de grains confisquées, et les biens des citoyens romains dispersés comme butin sacré.

Alors que le soleil franchit l’horizon, l’irréparable est accompli. L’étincelle de la révolte ne reste pas confinée aux murs de l’oppidum. Elle se transforme en une onde sonore physique. Selon une coutume ancestrale de relais acoustique, les paysans postés dans les pagi hurlent la nouvelle à plein gosier à travers les champs gelés. Le cri, capté par des veilleurs postés sur les hauteurs, est transmis de ferme en hameau. Cette onde de choc vocale franchit les forêts et les vallées avec une vitesse que les Romains jugent prodigieuse : alors que le massacre a eu lieu à l’aurore, la nouvelle atteint les frontières des Arvernes avant la fin de la première veille, au crépuscule. Le message a parcouru cent soixante milles, soit près de deux cent quarante kilomètres, en moins de quinze heures.


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